L'imagerie mentale

          De nombreux sportifs utilisent l’imagerie mentale de façon plus ou moins consciente et plus ou moins maîtrisée. C’est une des techniques les plus connues et les plus répandues en préparation mentale.

          L’imagerie est « le fait d’utiliser tous les sens pour créer ou reproduire une expérience dans son esprit » (Vealey & Greenleaf, 2010).
C’est une expérience perceptive produite en l’absence de la réalisation réelle de l’acte moteur. En d’autres termes, c’est la capacité mentale à se représenter un objet, un son, une situation, une émotion, une sensation.

                 « L’imagerie est un processus cognitivo-comportemental efficace pour améliorer l’apprentissage et l’exécution des habiletés motrices »
                                   (Richard H.Cox)

          Tous les sens peuvent être mobilisés lors de l’utilisation de cette habileté mentale. Une image peut être visuelle (je me vois faire mon geste, je suis spectateur, imagerie externe ou je me vois réaliser le geste je suis acteur), kinesthésique (je m’imagine les sensations liées à la réalisation du geste), auditive (je m’imagine le bruit lors de la réalisation du geste, bruit interne ou externe), olfactive et gustative (ces 2 dernières sont très peu utilisé en sport). Ces différentes modalités sensorielles peuvent être toutes associées ou utilisées de manière isolée.

          L’imagerie mentale (imagerie dynamique) est un outil, une habileté mentale qui offre de nombreuses possibilités, à condition de savoir précisément ce que l’on veut en faire. L’imagerie mentale va permettre de travailler un geste, de l’améliorer, de le reconstruire mais également permettre de renforcer sa confiance en soi, d’augmenter sa motivation. Tout va dépendre du moment, de l’endroit, …du sportif.

          Cette technique est utilisée pour développer ou modifier des comportements et des émotions. Elle consiste à vivre une expérience mentalement ( dans sa tête) en y associant nos différents sens (la vue, l’ouïe, le toucher, les sensations) pour être au plus proche de la réalité.
Exemple du tir au but au rugby : imaginer le lieu, le contexte, l’ambiance, les coéquipiers, les adversaires, le bruit, les sensations…

          Le vécu d’émotions positives est important car le cerveau retient ces expériences, aussi bien réelles que mentales. Le cerveau ne peut distinguer un évènement physique réel de l’image mentale du même évènement.
Selon les scientifiques, il semblerait que le processus consistant à voir les choses à « l’intérieur du cerveau », emploie les mêmes circuits que ceux mobilisés pour voir les choses avec mes yeux (Zimmer 2010).

          L’imagerie favorise la mise en place d’automatisme de réussite.
          Utilisée avec la pratique physique, la pratique mentale améliore l’exécution des tâches motrices et donc permet d’augmenter ses performances.

« Je n’ai jamais tapé un coup, pas même à l’entraînement, sans en avoir une image très précise en tête. C’est comme un film en couleur. Tout d’abord, je « vois » la balle là où je veux qu’elle finisse sa course… Ensuite, le plan suivant arrive rapidement, je « vois » la balle parvenir à cet endroit… Puis, il se produit comme un fondu et je me vois en traind’effectuer le swing qui me permettra de transformer les images en réalité » (Nicklaus, Golfeur, 1974).

       

          L’objectif premier est d’optimiser ses performances. L’imagerie est un outil, une habileté mental de la préparation mentale qui vient compléter la préparation globale de l’athlète, en complément de sa préparation physique, technique.

          Il semblerait selon la recherche en psychologie du sport que les sportifs les plus performants sont ceux qui arrivent le mieux à imaginer, à vivre des moments de réussite, à ressentir des émotions positives liées à la compétition.
L’imagerie mentale permet :

– D’acquérir, de corriger ou de perfectionner un geste technique
– D’optimiser sa concentration
– D’augmenter la confiance en soi en gérant son stress et ses émotions comme par exemple en se préparant mentalement à différents scénarios (public hostile, surface de jeu, météo, matériel différent…) de la compétition pour être « prêt » et savoir « répondre » au mieux le jour « J ».
– D’augmenter sa motivation, en se voyant réussir, en anticipant un résultat positif, une victoire, tout essayant de ressentir les émotions liées à ces situations
– D’analyser sa compétition, en retenant le positif et en le renforçant, ainsi que de corriger le négatif en essayant de trouver des réponses mentales.
– De récupérer d’une blessure : Lors de période de blessures, l’imagerie va permettre au sportif de continuer à s’entraîner mentalement, en entretenant les gestes techniques, en vivant des situations de compétition, qui favorisera le retour à la compétition dans les meilleures conditions.
– D’apprendre de nouvelles habiletés motrices en travaillant sur le représentation du schéma corporel
– De diminuer l’anxiété et le stress en travaillant sur les sensations et le ressenti plutôt que de focaliser son attention sur le résultat (source de stress)